Point d'étape sur le déploiement du plan Logement d'abord en Haute-Vienne - 17 décembre 2019

Mis à jour le 01/04/2022

A l'occasion d'une journée d'étude avec les acteurs du logement d'abord, Sylvain Mathieu, Délégué interministériel à l'hébergement et à l'accès au droit, Seymour Morsy, préfet de la Haute-Vienne et Jean-Paul Duret, président de la communauté urbaine Limoges Métropole ont présenté ce mardi 17 décembre 2019 un point d'étape de la mise en oeuvre accélérée du plan Logement d'abord sur le territoire de Limoges Métropole.

Cette journée des actrices et acteurs du Logement d’abord, organisée le mardi 17 décembre par Limoges Métropole et animée par l’Agence Nouvelles des Solidarités Actives et l’Action Tank Entreprise et Pauvreté, est proposée à l’ensemble des acteurs du territoire, élus, professionnels du travail social, de l’insertion professionnelle, de la santé et des bailleurs sociaux.

Le contexte de la lutte contre le sans-abrisme en Haute-Vienne

Les services de l’État en Haute-Vienne ont déployé depuis 3 ans un effort sans précédent pour lutter contre le sans-abrisme, avec l’appui et l’intervention opérationnelle de nombreuses associations et de professionnels et bénévoles très mobilisés.

Le 115 assure une réponse 24h/24 aux demandes d’hébergement effectuées par les personnes à la rue.

Les capacités d’hébergement se sont fortement accrues, face à des demandes croissantes, notamment de familles avec enfants, qui bénéficient le plus souvent de solutions d’hébergement précaires (amis, familles…) et peuvent se retrouver à tout moment à la rue.

Le nombre de places d’hébergement généraliste a augmenté de 54 % entre 2016 et 2019, passant de 219 à 338 places, au sein duquel l’hébergement d’urgence (hors demandes d’asile) a augmenté de 110%, passant de 83 à 175 places. Le nombre de places d’accueil des personnes demandeuses d’asile a quant à lui augmenté de 56%.

Les ménages accueillis en hébergement d’urgence sont accompagnés vers les solutions adaptées à leur situation, et, si leur situation administrative le permet, notamment au regard du droit au séjour, en priorité vers le logement.

Les associations humanitaires effectuent chaque soir de la semaine (en après-midi le dimanche) des maraudes qui vont à la rencontre des personnes, leur apportent réconfort et aides matérielles, et les orientent sur les actions susceptibles de les aider. En outre, elles accueillent en journée et proposent aide alimentaire et activités diverses.

L’hiver reste une période sensible. Les familles avec enfants et les femmes enceintes font l’objet d’une mise à l’abri systématique dans le cadre de la période hivernale en cours.

Le déploiement du Logement d’abord en Haute-Vienne

  • Les mesures mises en œuvre par l’État

Dès 2017, l’État a mis en place une série de mesures de nature à favoriser l’accès au logement des personnes sans abri :

- création de places supplémentaires résidence-accueil, à destination de personnes très précaires, et souffrant de troubles psychiques; 10 places ont été ouvertes à Limoges et 20 places à Bellac,

- développement de l’intermédiation locative destinée à sécuriser les parcours de ménages précaires et vulnérables, grâce d’une part à la mobilisation de logement à bas loyers dans le parc privé par l’Agence immobilière sociale (AIS), d’autre part à la mise en place de logements en sous-location à bail glissant et d’un accompagnement destiné à soutenir les personnes dans leur autonomisation. L’AIS est ainsi soutenue financièrement depuis 2017 pour capter une dizaine de logements et accompagner les ménages concernés. En 2019, l’État et Limoges Métropole se sont associés dans un appel à projets commun pour ouvrir 15 logements supplémentaires en sous-location à bail glissant avec accompagnement social renforcé,

- accélération et augmentation de l’accès au logement locatif, social et privé, des sortants d’hébergement. L’État mobilise fortement le contingent préfectoral en ce sens.

   
  • La Communauté urbaine Limoges Métropole, laboratoire d'idées

Le territoire de Limoges Métropole, grâce à la collaboration entre les services de l’État et la Communauté urbaine, a été retenu comme "territoire de mise en œuvre accélérée du logement d’abord", dès le mois de mars 2018, sur la base d'un projet construit avec tous les acteurs locaux.

Une dotation financière spécifique de 221 000 € a été dédiée à ce projet de territoire sur 2018 et 2019.

Un comité de pilotage co-présidé par le Préfet et le Président de Limoges Métropole, associant le Conseil départemental, et les acteurs de l’urgence sociale, de l’hébergement et du logement, a conduit les travaux menés dans ce cadre, et notamment le diagnostic et le plan d’actions, présentés aujourd’hui aux acteurs du logement d’abord.

Cette journée des actrices et acteurs du Logement d’abord, organisée le mardi 17 décembre par Limoges Métropole et animée par l’Agence Nouvelles des Solidarités Actives et l’Action Tank Entreprise et Pauvreté, est proposée à l’ensemble des acteurs du territoire, élus, professionnels du travail social, de l’insertion professionnelle, de la santé et des bailleurs sociaux.

Le plan quinquennal pour le Logement d’abord et la lutte contre le sans-abrisme (2018-2022)

Le plan national, présenté en septembre 2017, propose une réforme structurelle de l’accès au logement pour les personnes sans-domicile.

Il répond aux constats d’un sans-abrisme persistant en France et d’une saturation toujours croissante des dispositifs d’hébergement d’urgence dans les territoires.

Cette nouvelle stratégie a pour ambition de diminuer de manière significative le nombre de personnes sans domicile d’ici 2022.

Il s’agit de passer d’une réponse construite dans l’urgence, s’appuyant majoritairement sur des places d’hébergement avec des parcours souvent longs et coûteux, à un accès direct au logement avec un accompagnement social adapté aux besoins des personnes.

Le logement d’abord repose sur les principes suivants :

  • les ménages sans domicile (ou en risque de le devenir, par exemple du fait de la mise en œuvre d’une procédure d’expulsion locative) doivent pouvoir accéder directement à un logement stable et pérenne (ou se maintenir dans leur logement), conforme à leur choix,
  • l’accompagnement nécessaire à ces ménages doit reposer sur leur libre- adhésion, être adapté à leurs besoins et attentes, souple en intensité et en durée et viser à renforcer leur autonomie.

Le « logement d’abord » suppose que chaque ménage est en capacité d’occuper un logement « de droit commun », moyennant un accompagnement adapté et auquel le ménage adhère pleinement (y compris en ayant participé à sa construction).

Téléchargez le dossier de presse : Plan quinquennal pour le logement d'abord