Un loup identifié en Haute-Vienne le 1er décembre 2021

Mis à jour le 05/04/2022

Le mercredi 1er décembre, un grand canidé a été observé sur la commune de Champagnac-la-Rivière, dans le sud-ouest du département de la Haute-Vienne. L’observatrice a transmis toutes les indications nécessaires à l’Office français de la Biodiversité (OFB) qui a rapidement validé ce signalement comme étant très probablement un loup gris (Canis lupus). Un deuxième signalement est intervenu le 2 décembre à Ladignac-le-long, il s’agit vraisemblablement du même animal.

Si la rencontre du loup en Haute-Vienne est une première depuis plus d’un siècle, pour autant elle n’est pas surprenante. L’espèce est en effet connue pour sa grande capacité de dispersion, notamment en phase de recherche de territoire. Ainsi, depuis sa réapparition dans les Alpes du Sud en 1992, le loup a été identifié dans des régions aussi éloignées que les Pyrénées, la Lorraine, la Bourgogne, ou encore la Somme. Cette année, les départements de la Vendée, de la Loire-Atlantique ou encore de l’Indre-et-Loire ont connu une présence occasionnelle de l’animal.

En Nouvelle-Aquitaine la présence du Loup gris avait déjà été avérée en Dordogne en 2015, elle est permanente depuis 2018 en Pyrénées-Atlantiques et plus récemment de manière occasionnelle l’espèce a été identifiée en 2019 en Charente-Maritime, 2020 en Charente et 2021 en Creuse et Vienne.

Ce type d’observation fortuite et isolée de loup a souvent lieu à l’automne et en début d’hiver. Cette saison correspond en effet à une étape importante du cycle biologique de l’espèce qu’on appelle la dispersion. A cette période, les jeunes nés au printemps prennent pleinement leur place au sein du groupe, contraignant d’autres individus à quitter la meute pour chercher un nouveau territoire. Ces individus peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de se fixer, et ceci en quelques jours (distances de dispersion pouvant atteindre 800 km depuis le lieu de naissance).

Le système de colonisation par « bonds » est caractéristique de l’espèce. Le nouveau territoire d’installation peut être séparé de la meute d’origine de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres. Ceci explique notamment certaines observations isolées, loin des zones de présence permanente connues. Ces individus en phase de dispersion peuvent séjourner dans un secteur avant de le quitter. La rapidité de déplacement et la discrétion de cet animal d’un point à un autre fait que l’espèce peut facilement passer inaperçue le long de son trajet de dispersion.

Mandaté par le ministère en charge de l’Environnement pour le suivi du loup, l’Office français de la Biodiversité (OFB-établissement public de l’état), dispose d’un maillage territorial d’agents spécialement formés à la reconnaissance des indices de présence du loup et aux expertises de constats d’attaques sur animaux sauvages ou bétail domestique, y-compris dans la totalité des départements de la région Nouvelle-Aquitaine où la présence de cette espèce protégée est occasionnelle. Ils sont soutenus par un réseau de partenaires locaux qui contribuent très efficacement à la détection précoce de l’espèce.

Dans le cadre du plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage, une cellule de veille loup a été mise en place en Haute-Vienne dès 2018. Elle permet des échanges entre les services de l’État, les représentants du monde agricole (chambre d’agriculture, syndicats, fédération des éleveurs ovins, association préservons nos troupeaux du loup en Limousin), les représentants des collectivités (conseil régional, conseil départemental, parcs naturels régionaux, association des maires), les partenaires forestiers (centre régional de la propriété forestière, office national des forêts) et cynégétiques (fédération départementale des chasseurs et association des lieutenants de louveterie) ainsi que les associations agréées pour la protection de la nature (Limousin Nature Environnement, Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin). Elle se réunit régulièrement pour partager les informations et les actions menées de manière à concilier les activités humaines avec l’évolution de cette espèce protégée, en particulier des mesures d’accompagnement financier et technique des agriculteurs via le plan de développement rural Limousin.

Toute observation suspecte de grand canidé, prédation sur animaux sauvages ou suspicion de dommage sur bétail domestique doit être rapidement signalé au service départemental de l’OFB (Service départemental de la Haute-Vienne : 05.55.32.20.54 ou sd87@ofb.gouv.fr).